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La PRIDE DANS LES MEDIAS 2010

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La Gay Pride porte l'étendard contre la discrimination à Biarritz

Le journal du Pays Basque - 08/06/2010

Cyrielle BALERDI

«Une vie sans discrimination ? Vous commencez quand ?» C'est sous ce slogan inspiré de la célèbre campagne de publicité anti-tabac des années 1990, qu'aura lieu la 10e Gay Pride dans les rues de Biarritz le 19 juin prochain.

Malgré une année un peu difficile ponctuée par le départ de plusieurs éléments forts, la LGP Biarritz Impact a finalement réussi à organiser cette traditionnelle Marche des Fiertés lesbian-gay-bi-trans.

Après un pique-nique solidaire contre l'homophobie prévu pour 13 heures sur l'esplanade du Phare, avec Dj et buvettes, le cortège entamera sa ronde à 16 h 30. Six chars défileront ainsi jusqu'à la place Clémenceau, en passant par l'esplanade du Casino, de Ste Eugénie et en remontant à contre sens la rue Mazzagran, avant de rentrer au Phare pour un apéro LGTB aux alentours de 18 h 30.

S'ensuivra la non moins traditionnelle Soirée Officielle qui se déroulera entre l'Eleven Bar, 11 rue du Helder, et la discothèque la Boca à Bidart. Entre ces deux lieux, les clubbers pourront disposer des navettes mises à disposition tout au long de la nuit.

Le succès

Une manifestation qui se veut donc militante mais aussi festive, et qui invite tous les citoyens, «tels qu'ils sont», à venir échanger et marcher ensemble pour lutter contre les discriminations.

Lors de son lancement en 2001, la Gay Pride de Biarritz avait réuni environ 50 personnes pour réclamer le droit à l'égalité et à la différence. En 2009 ils étaient déjà plus de 1 200 à marcher fièrement dans les rues de Biarritz. Un succès grandissant que Christophe Stéphany, Président de la LGP, justifie facilement : «Pourquoi toujours plus de monde ? Et bien peut-être parce que les discriminations sont encore trop présentes. Pour la deuxième année consécutive il y a eu une agression homophobe sur Biarritz. En parallèle, les bars «gay friendly» locaux ferment les uns après les autres. Seuls ceux de St Sebastien résistent encore à cette tendance.»

Pour la dixième édition, les organisateurs ont décidé de mettre à l'honneur le devoir de mémoire. Un hommage rendu aux acteurs ou victimes passés pour mieux se battre dans le futur. Car derrière cette vitrine médiatique, c'est une action de longue haleine que mènent les militants : lutte pour le mariage, la «symbolique de l'égalité parfaite» comme aime à l'appeler M. Stephany, mais aussi pour l'adoption, le droit à la succession, ou encore l'égalisation des lois européennes.

Revendications

«Si un homosexuel français se marie légalement en Espagne et qu'il accepte la proposition d'obtenir la double nationalité, la France elle, le destituera automatiquement de sa nationalité car elle ne reconnaît pas le droit au mariage homosexuel. On demande donc que l'Europe uniformise aussi ses lois !» s'exclame le Président de la LGP.

En sus des revendications «historiques», un autre type de discrimination est mis en cause : la discrimination en matière de santé sexuelle. «Depuis dix ans, les campagnes de prévention sexuelle dans les écoles ont disparu» s'inquiète M. Stephany, avant d'ajouter, «Qui informe nos jeunes sur le Fémidon (préservatif féminin) ?»

Grâce à leur partenariat avec Aides, la LGP a pu obtenir l'aval du Lycée de St Vincent de Tyrosse pour mener une action de prévention et répondre aux questions des jeunes. Une action qui reste limitée puisque l'académie refuse de les accréditer.

Pourtant, l'an dernier, le Pays Basque était la région la plus touchée par l'évolution des cas de séropositivité.

Retour sur une mémoire souvent oubliée

Tout commence le 28 juin 1969, au Stonewall Inn de New York. Alors que la police fait une descente dans les bars réputés pour «accueillir» des homosexuels, ces derniers décident pour la première fois de se rebeller et cinq jours d'émeutes s'ensuivent. Depuis, chaque année, une marche est organisée pour célébrer «cette affirmation d'être soi».

Figure emblématique de la lutte pour l'égalité des droits des LGTB, Jean Le Bitoux, décédé cette année, sera lui aussi dans toutes les pensées. Derrière cette figure souvent décriée et parfois extrême, reste celle emblématique de la lutte pour la mémoire et contre les discriminations. Il fut le cofondateur de la première revue LGTB française ; GaiPied, et auteur d'un livre sur les «triangles roses», ces homosexuels déportés et tués pendant la guerre de 1939-1945 (notamment sous Franco), puis fichés jusqu'en 1982 en France.

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